Peintre, graveur et sculpteur espagnol, ce génie précoce a marqué l’art du XXe siècle. Il s’intéressera d’abord à l’aspect authentique de l’art espagnol (art médiéval le Greco) et découvrira dans les milieux barcelonais la peinture de Munch, de Steinlen et Toulouse-Lautrec. Le contenu psychologique deviendra pour lui une préoccupation majeure qui le conduira à des équivalences expressives, le bleu traduira la misère morale et physique, le rose évoquera la vie des saltimbanques. Installé à Paris, il évoluera de façon radicale. Son aspiration à une plastique qui vise l’essentiel l’amènera à amorcer une conception abrupte et révolutionnaire, les Demoiselles d’Avignon en est le manifeste. Puis l’accentuation en fragmentation de facettes aboutira aux travaux de Braque et à l’avènement du cubisme. Eclatement des volumes, structuration par plans, vision globale bientôt portées aux limites de l’abstraction. L’introduction de chiffres, lettres ou mots viendra vers 1911 dans l’espace pictural, puis l’intégration d’éléments réels tels que des morceaux de journaux ou papier-peints, imitations de bois. Cependant vers la fin de la guerre (1917), l’artiste s’orientera partiellement vers une peinture plus traditionnelle, antiquisante et d’aspect monumental (la Flûte de Pan) mais son expérience cubiste est loin d’être oubliée et connaitra de multiples évolutions. La désarticulation des formes, les déformations des objets et des visages s’accentueront (Femmes dans un intérieur, Guernica). Puis surviendra d’inépuisables variations à la lumière du Midi méditerranéen, son nouveau lieu de résidence. Grâce à ses héritiers et au mécanisme de la dation, la constitution d’un musée lui est consacré à l’hôtel Salé en 1985, 5 rue de Thorigny dans le 3ème arrondissement à Paris. L’art de Picasso rayonne ainsi dans des espaces multiples de présentation de l’art du XXe siècle.