Francesco Procopio Cuto est né en Sicile au XVIIe siècle. Il avait hérité de son grand-père une machine capable de fabriquer des sorbets de manière artisanale. Avec un grand esprit d’entreprise, il préférera exporter ses gourmandises à l’étranger et arrive à Paris en 1686.
Il s’installe stratégiquement face à la Comédie Française au 13 rue de l’ancienne Comédie et créera un café haut de gamme au décor soigné avec tables en marbre et lustres au plafond. Il y servira du Café, le breuvage qui rend spirituel mais aussi des liqueurs, des glaces et des sorbets. Il eut également la bonne idée d’y afficher la presse du jour.
Rapidement, le lieu devint un endroit à la mode et fut immédiatement fréquenté par de nombreux artistes et un lieu de rencontre très réputé. Les amateurs de théâtre venaient s’écharper ou encenser la dernière pièce de la Comédie française, les philosophes comme Diderot, Rousseau et Voltaire y présentaient leurs derniers ouvrages et aux heures de la Révolution, tout le monde y accourait pour parler politique. Danton et ses amis y passaient la journée. Quel brouhaha ! On y grimpait sur les tables pour se faire entendre, on s’enflammait en apprenant les dernières rumeurs vraies ou fausses… Parmi ses nombreux habitués également, des noms renommés comme Balzac, Hugo, Robespierre, Napoléon et même Benjamin Franklin.
Le succès du Café est aussi lié aux produits originaux qu’il proposait, des glaces ! Le restaurateur offrait des « Eaux glaçées » (Granitas) soit des glaces aux fruits (citron, orange, fraise). Ces délices rafraichissants lui permirent d’obtenir la citoyenneté française et même une licence royale accordée par le Roi Soleil Louis XIV lui-même !
Aujourd’hui, le Procope est un restaurant réputé. Ses vitrines sont remplies d’objets révolutionnaires et ses salons portent des noms prestigieux. Il est à lui tout seul un petit musée de la Révolution française !